Nyon, une petite bande répondant au sobriquet de «Bourla-Papey nyonnais» commence à bouger. Et elle entend bien faire parler d’elle. Son objectif: faire entendre la voix de la gauche dans le paysage politique nyonnais sans s’astreindre uniquement aux seuls espaces consacrés de la politique politicienne.
Dans ce tout jeune stamm, plusieurs jeunes de la région. La plupart sont des vieux potes d’études, un seul s’est véritablement empêtré avec passion dans la politique, Pierre Patelli. Les autres sont politisé·es, ils ont lu leur Marx mais confessent, un peu honteux, une «praxis quelque peu défaillante». Iels étaient un peu dans cette manière d’être très vaudoise dont parle Ramuz dans la Guerre aux Papiers (1942) : «on est toujours au commencement de faire, on se propose de faire plutôt qu’on ne fait. On est sur le point de se mettre à essayer ; on réfléchit longtemps avant d’essayer. »
Une chose se met en place, puis une autre. À l’initiative également, et déterminante. Leur mode d’action ne réinvente pas la roue, ces membres n’en ont pas la prétention. On s’inspire de ce qui se fait ailleurs, de ce qui marche, et on le fait à Nyon. Donc il y aura les classiques conférences et débats, projections de films et discussions. À leur actif déjà une conférence préparée au pied levé sur le conflit israélo-palestinien, et un visionnage bien suivi du film suisse et anarchiste Unrueh (2022).
Si toutes ces occasions sont déjà des événements politiques en eux-mêmes, un projet d’enquête militante se met en place. En tendant l’oreille, en écoutant les préoccupations des gens, les joies, les ennuis, les espoirs qui se disent en creux, ne serait-il pas possible de traduire (sans trop trahir) ces demandes dans le langage plus formel de la politique?
*Aujourdhui, une charte vient detre rédigée et vous pouvez remplir ce questionnaire pour nous aider à déterminer un programme qui soit le reflet de la demande et des intérets réels des citoyens.*
Les Bourla-Papey nyonnais n’entrevoient pas (encore) de brûler les papiers comme le firent leurs inspirateurs vaudois en 1802, mais gageons qu’ils et elles feront de leur mieux pour donner souffle et coups de tisons sur les braises – conviviales ! – de la lutte.
Notre charte
- Pourquoi s’engager ?
- Lutter pour la justice Sociale
- Affirmer la liberté
- Libérer la pensée et la raison
- Réformer l’impôt
- Rétablir la santé
- Rapports de travail
- Refondre l’économie
- Repenser l’éducation
- Rééquilibrer la mobilité
- Aménager le territoire
- Restaurer la justice
- Trouver la paix
- Délivrer les médias
- Comment s’engager
Nous sommes à un carrefour décisif de notre histoire. Le capitalisme, dans sa forme actuelle, ne parvient pas à répondre aux besoins fondamentaux des individus et des collectivités. Les inégalités sociales et économiques s’accroissent, et les ressources de notre planète sont exploitées à un rythme alarmant. Face à cette réalité, nous réclamons un changement radical.
Un avenir sans injustice, sans exploitation et sans précarité est non seulement possible, mais nécessaire. Nous devons unir nos forces pour construire une société qui privilégie le bien commun, la solidarité et la durabilité. Cela nécessite une action collective, audacieuse et déterminée transcendant les intérêts individuels et égoïstes.
Nous devons nous opposer à l’inertie des élites qui profitent de ce statu quo et ne pensent qu’à court terme en fonction de leurs intérêts catégoriels. Nous devons revendiquer nos droits et nos libertés, tout en nous engageant à défendre les droits des autres. La lutte pour la justice sociale est une responsabilité collective pour laquelle chaque voix compte.
Il est temps d’imaginer un monde où la dignité humaine prime sur le profit, où chaque individu a accès à une éducation de qualité, à des soins de santé efficaces, à un emploi stable, à un revenu à la qualification et à un environnement sain. Cela nécessite non seulement des réformes politiques et économiques, mais aussi un changement de mentalité et donc une transformation de notre vision du monde.
Nous devons œuvrer pour des politiques qui placent l’humain et la planète au centre de toutes les décisions collectives. La liberté, l’égalité, la justice et la paix ne doivent pas être des idéaux lointains, mais des objectifs tangibles à atteindre. Le chemin sera long et semé d’embûches, mais notre détermination et notre engagement nous permettront de surmonter les obstacles.
Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où chacun a sa place et où la coopération et l’émulation – et non pas la compétition de chacun contre tous – sont la norme. C’est cette vision qui doit guider nos actions, nos luttes et nos rêves.
Nous ne devons jamais perdre de vue notre objectif ultime : créer un monde où chacun a la possibilité de s’épanouir, libre de toute oppression et de toute forme d’exploitation. C’est le moment d’agir, de revendiquer notre avenir et de le façonner ensemble. C’est le moment de dire haut et fort que nous n’acceptons plus l’inacceptable et que nous sommes prêts à nous battre pour un changement social véritable.
La liberté est la pierre angulaire de notre société. Nous devons revitaliser la démocratie et élargir la participation citoyenne.
Nous rejetons toute forme de pressions conformistes qui étouffent la diversité d’opinions. La liberté d’expression doit être défendue contre toutes les formes de répression, qu’elle provienne de l’État, des entreprises ou de groupes d’intérêts privés.
La manipulation des esprits, que ce soit par les entreprises, les services de renseignement ou les gouvernements, doit être combattue.
Un changement de paradigme est nécessaire, où ceux qui font des efforts et contribuent à la société sont récompensés, tandis que les opportunistes qui exploitent le système doivent être tenus responsables.
La liberté ne peut pas exister sans une justice sociale véritable ; il est donc impératif de garantir des droits fondamentaux à tous les citoyens, indépendamment de leur statut socio-économique.
L’égalité des droits est essentielle et nous devons œuvrer pour qu’aucune voix ne soit laissée de côté. La lutte pour la liberté est un combat quotidien. Nous devons être vigilants face à toute tentative d’érosion de nos droits, que ce soit sous le prétexte de la sécurité ou de la moralité. Une société qui prétend être libre doit garantir la liberté à tous ses membres, et cela ne peut être réalisé qu’à travers une participation active de toutes les personnes.
La liberté d’esprit et la raison sont les pierres angulaires de notre société. Elles sont indissociables et forment le socle sur lequel repose le véritable libéralisme.
La liberté d’esprit et la raison sont des valeurs fondamentales de notre société. Elles sont indissociables et formaient autrefois le socle du libéralisme originel, celui qui célébrait les libertés individuelles et l’émancipation collective. Aujourd’hui, ce libéralisme est menacé, submergé par un libéralisme économique dévoyé, qui place le profit au-dessus de l’humain et sacrifie les idéaux de justice et d’égalité sur l’autel du marché.
Nous exigeons donc un rejet des dogmes qui étouffent notre société et un engagement envers une résolution des problèmes par l’objectivité et la raison. Cependant, cela ne doit pas se faire au détriment de notre vie spirituelle. L’homme est une entité spirituelle autant que physique, et cette dualité doit être respectée.
La science doit être libre, critique et capable de se corriger elle-même, loin de toute ingérence extérieure. Nous nous battons pour la liberté de la recherche et pour un développement scientifique qui ne soit pas assujetti à des intérêts privés.
Ciment de notre société, la culture est un espace d’expression où chacun peut trouver sa voix. Les valeurs culturelles et sportives sont fondamentales pour notre cohésion et notre bien-être collectif. Comme l’éducation populaire est essentielle pour renforcer la citoyenneté active, elle doit être développée et promue dans tous les domaines de la connaissance, notamment via l’accès libre et complet à la culture. De même, un véritable respect de notre patrimoine culturel nécessite à la fois une analyse critique et un développement continu.
Abolir les grades, les titres et les honneurs est une nécessité pour construire une société véritablement égalitaire.
La liberté de religion est un droit fondamental, mais elle doit coexister avec la laïcité. Cependant, les institutions religieuses ne doivent pas échapper à la critique.
De manière générale, nous nous engageons à garantir l’égalité d’accès à la connaissance et à la vie spirituelle car elle est la condition de la compréhension mutuelle.
La liberté d’esprit est la clé d’une société libre et elle nécessite notre engagement collectif.
L’impôt joue un rôle fondamental dans la structuration de notre société et dans la répartition de la prospérité. Dans le contexte actuel d’inégalités croissantes qui minent notre société, il est impératif de repenser notre système fiscal pour en faire un véritable levier de justice sociale. Ce changement ne doit pas être perçu comme une simple mesure technique, mais comme une nécessité politique et morale pour construire une société plus juste où chacun contribue à la hauteur de ses moyens.
Plutôt que de ponctionner toujours plus les revenus du travail à travers des taxes indirectes injustes, il est urgent de rééquilibrer la fiscalité en imposant davantage le capital et la spéculation. La richesse produite ne doit pas être accaparée par une minorité privilégiée, mais servir à financer des investissements collectifs répondant aux besoins de la population. Cela passe par une véritable planification démocratique, où les ressources sont orientées vers les services publics, la transition écologique et la création d’emplois stables, plutôt que vers la rémunération des actionnaires.
Cela implique de réduire la charge pesant sur les classes moyennes, tout en veillant à ce que les grandes entreprises et les individus très fortunés paient leur juste part. Actuellement, les multinationales profitent de failles fiscales et des échappatoires pour éviter de payer des impôts, ce qui crée un déséquilibre insoutenable. Des mesures doivent être prises pour lutter contre l’évasion fiscale, notamment par la mise en place de règles plus strictes concernant la transparence fiscale et l’harmonisation des taux d’imposition entre les cantons.
Les revenus générés par une fiscalité progressive doivent être réinvestis dans les services publics, l’éducation, la santé et les infrastructures. Ces investissements sont essentiels pour garantir l’égalité des chances et le bien-être de tous les citoyens. Il est inacceptable que des millions de personnes aient du mal à joindre les deux bouts, tandis que les multinationales continuent de réaliser des profits records. L’impôt doit servir à financer des politiques publiques qui assurent ainsi une cohésion sociale et une dignité pour tous.
Cela nécessite une volonté politique forte pour s’opposer aux lobbies économiques qui défendent leurs intérêts au détriment de l’intérêt général.
L’impôt doit être conçu comme un outil de solidarité et de progrès social et en finir avec une fiscalité qui privilégie les intérêts des plus fortunés au détriment de la majorité. Ensemble, œuvrons pour une réforme fiscale qui reflète nos valeurs de justice, d’égalité et de solidarité, et qui place le bien-être de la collectivité au cœur de nos préoccupations.
La santé est un droit fondamental et ne peut être considérée comme une marchandise, accessible uniquement à ceux qui peuvent se le permettre. Une telle approche engendre des inégalités flagrantes dans l’accès aux soins, compromettant le bien-être de la population.
La privatisation croissante des services de santé a créé un fossé entre ceux qui ont les moyens d’accéder à des soins de qualité et les autres. Les hôpitaux s’épuisent à se transformer en entreprises pour devenir rentables tandis que les cliniques privées se multiplient visant à maximiser les bénéfices des actionnaires. Ce modèle entraîne des conséquences désastreuses pour la santé publique : attentes interminables et manque de personnel soignant.
La santé doit être reconnue comme un droit universel, garanti par l’État. Cela nécessite un système de santé public, financé par l’impôt, qui soit accessible à tous. Les investissements dans le secteur doivent être renforcés pour améliorer les infrastructures, recruter davantage de professionnels de santé et garantir de bonnes conditions de travail.
La prévention doit devenir la pierre angulaire de notre système de santé. Au lieu de se concentrer uniquement sur le traitement des maladies, il est crucial d’investir dans des programmes de sensibilisation et d’accès à des soins préventifs, tout en donnant une place centrale à la santé mentale.
Cela inclut la promotion du sport comme activité collective, vecteur de lien social et de bien-être physique et mental. Le sport, pratiqué dans un esprit de solidarité et d’inclusion, doit être accessible à tous, sans distinction de revenus ou de statut social. Les infrastructures sportives doivent être développées et ouvertes à toutes et tous, afin de renforcer la santé publique et la cohésion sociale.
Par ailleurs, le droit à une alimentation saine, durable et locale doit être considéré comme un bien de base, et non comme un luxe réservé à une minorité. Une alimentation de qualité est un pilier essentiel de la santé, et il est inacceptable que des millions de personnes soient privées de ce droit fondamental en raison de leur situation économique. Nous devons soutenir les circuits courts, l’agriculture paysanne et les initiatives locales qui favorisent une alimentation respectueuse de l’environnement et accessible à tous. Cela passe par des politiques publiques ambitieuses, qui garantissent un accès équitable à des produits frais et nutritifs, tout en donnant la priorité aux producteurs locaux.
Pour atteindre ces objectifs, il est essentiel d’instaurer une caisse maladie unique et publique ainsi que d’assurer la coopération entre tous les acteurs du système de santé, y compris les professionnels et les patients. Une gouvernance transparente et participative doit être mise en place dans laquelle la voix des usagers sera entendue.
Il est également nécessaire de lutter contre l’influence des multinationales dans le secteur de la santé. Ces entreprises, motivées par le seul profit, orientent trop souvent les politiques publiques vers des solutions lucratives, plutôt que de se concentrer sur le soin des patients. La réglementation stricte de l’industrie pharmaceutique est indispensable pour garantir la transparence des prix et le contrôle de la recherche.
La santé doit sortir d’une logique de profit et être considérée comme un bien commun. Un système de santé équitable, public et accessible doit devenir une réalité pour tous. La santé de notre société dépend de notre capacité à agir maintenant, avec force et détermination, pour un avenir meilleur.
Nous devons redéfinir les rapports de travail afin que sa structure actuelle, largement dominée par le profit, évolue vers un modèle plus juste et équitable. Cela signifie accorder davantage de droits aux travailleurs, leur permettant de participer activement à la prise de décision dans les entreprises.
Nous plaidons pour la mise en place de comités d’entreprise, capables d’influer sur les orientations stratégiques. La voix des salariés, tant du privé que du public doit être entendue et respectée.
La redistribution du pouvoir au sein des entreprises ainsi qu’un système de rémunération à la qualification sont des étapes cruciales pour la reconnaissance du travail accompli et mettre fin aux abus quotidiens du management.
Nous promouvons la création de coopératives et d’entreprises sociales où les profits sont réinvestis et où les travailleurs ont un véritable contrôle sur leurs conditions de travail. A l’inverse du capitalisme qui place le profit avant la qualité du travail et les conditions de travail.
Les entreprises doivent être tenues responsables de leurs actes, et les abus doivent être dénoncés et sanctionnés. Il est aussi urgent de briser l’omerta sur les violences au travail, tels que le mobbing, le harcèlement sexuel et le stress constant exercés sur les employés, qui détruisent des vies et affaiblissent notre capacité collective à nous organiser. La santé mentale des travailleurs ne peut plus être reléguée au second plan : burn-out, anxiété chronique et précarisation ne sont pas des fatalités, mais les conséquences d’un système qui broie les individus au nom du rendement et au détriment de la qualité du travail.
Nous devons nous défendre en tant que classe salariée et petit entrepreneur. Nous devons exiger des conditions de travail dignes, où nous ne sommes plus réduits à de simples rouages dans l’entreprise, mais reconnus comme des acteurs essentiels de l’économie. Nos relations de travail doivent être fondées sur un rapport d’égal à égal, où le respect et la solidarité remplacent la soumission et la peur.
Nous devons créer un environnement où chaque individu se sent valorisé et reconnu. Cela passe par la promotion de la pluralité des intelligences (intellectuelle et pratique), car une main-d’œuvre diversifiée est plus créative et efficace.
Nous devons aussi nous interroger sur la place de la technologie dans le monde du travail. La numérisation et l’automatisation apportent des défis sans précédent. Alors que certaines tâches sont devenues obsolètes, nous devons nous assurer que les travailleurs ne soient pas laissés pour compte. Cela nécessite des programmes de formation et de reconversion professionnelle, soutenus par des politiques publiques ambitieuses.
La financiarisation de l’économie est un phénomène préoccupant qui a pris de l’ampleur au cours des dernières décennies. Elle désigne le processus par lequel les activités financières dominent les décisions économiques, souvent au détriment des acteurs productifs et du bien-être social. Cette dérive a des conséquences désastreuses pour les salariés, les petites entreprises et les services publics, dont la qualité se dégrade sous la pression de la logique du profit.
Actuellement, les marchés financiers exercent un pouvoir excessif sur les décisions économiques. Les entreprises se concentrent sur la maximisation des rendements pour les actionnaires au détriment de la production de biens et services de qualité. Cela conduit à une concentration des richesses où les grandes entreprises et les investisseurs dominent les politiques économiques, entraînant la précarisation des emplois et une augmentation des inégalités.
La financiarisation favorise également la spéculation, où les profits à court terme sont privilégiés. Ce phénomène crée des bulles spéculatives et engendre des crises économiques récurrentes, plongeant régulièrement nombre de personnes dans la précarité. Les capitaux sont souvent redirigés vers des activités spéculatives plutôt que vers l’innovation ou la création de biens utiles.
Face à ce constat, nous devons refonder notre économie sur les besoins réels de la population et non sur la recherche effrénée du profit. Il est impératif de remettre en place une planification économique démocratique, où les choix de production sont guidés par l’intérêt général et non par la rentabilité immédiate. Cela signifie soutenir l’économie locale en favorisant des circuits courts, des coopératives et des entreprises ancrées dans le territoire, qui créent des emplois et assurent une autonomie économique aux régions. Plutôt que de laisser le marché décider aveuglément de ce qui est produit, nous devons garantir que les ressources et les investissements servent à développer des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation, la culture, l’énergie et l’agriculture.
Pour sortir de cette spirale qui appauvrit la majorité, il est nécessaire de promouvoir une économie au service des citoyens. Cela implique une régulation stricte des marchés financiers, une limitation du pouvoir des grandes entreprises et la nationalisation du système bancaire.
Il est crucial d’instaurer un modèle qui valorise le travail, l’innovation, la durabilité et la solidarité et remet en question la primauté du profit.
La financiarisation de l’économie ne doit pas être une fatalité. Il est temps d’en finir avec le capitalisme néolibéral qui place les intérêts financiers au-dessus du bien-être des citoyens. Engageons-nous à construire une économie plus juste, où l’humain prime sur le capital, rétablissant ainsi un équilibre entre finance et économie réelle pour garantir un avenir prospère pour tous.
L’éducation est d’abord une formation pour la vie et à la vie avant d’être une préparation à un emploi. L’égalité d’accès à l’éducation est cruciale pour le progrès social car c’est par la formation que nous pouvons rompre le cycle des inégalités, en donnant à toutes et à tous des outils nécessaires pour faire sa vie dignement
L’éducation publique doit être conçue comme un puissant vecteur d’émancipation, tant individuelle que collective. L’accès à une éducation de qualité doit être un droit fondamental, permettant à chaque personne de développer ses talents et de contribuer activement à la société. Cela nécessite un investissement massif dans le système scolaire, afin de garantir que les inégalités ne se reproduisent pas. Nous prônons un enseignement qui encourage la curiosité intellectuelle et favorise le développement de chaque enfant, peu importe leur origine sociale.
Une éducation qui promeut des valeurs de solidarité, de coopération et de respect de l’environnement est indispensable dans la lutte contre le capitalisme et la destruction de nos ressources.
L’éducation et la formation jouent un rôle crucial dans la construction d’une société plus juste et un système économique coopératif plutôt que concurrentiel. C’est pourquoi il est essentiel de réformer notre approche de la rémunération pour qu’elle soit davantage fondée sur la qualification des individus plutôt que sur le seul titre de leur poste. Pour ce faire, il est temps de mettre fin à la hiérarchie persistante entre les activités dites « manuelles » et « intellectuelles », comprises comme distinctes et inégales. En effet, il est crucial de valoriser toutes les activités de production et de service par un système de salaire basé sur la qualification, et non sur la nature perçue de l’activité, qui incite fortement à se former.
Nous appelons à une réforme éducative ambitieuse et audacieuse, qui mette fin à la marchandisation du savoir et qui garantisse un accès libre et équitable à tous.
L’éducation doit favoriser l’esprit critique en encourageant les élèves à développer leur propre pensée et habiletés pour construire une société qui résiste à l’oppression et à l’injustice.
Les transports sont essentiels à notre société, influençant notre quotidien et notre environnement. L’accès aux transports est un droit fondamental. C’est pourquoi les politiques doivent garantir que chaque citoyenne et citoyen, indépendamment de son statut économique, puisse se déplacer librement et facilement.
Or, notre système de transport est mal équilibré et nécessite une refonte radicale.
Il est crucial d’investir dans un système public fiable pour que les transports en commun deviennent une alternative de choix, avec des services fréquents et confortables ainsi que accessibles à tous financièrement.
Pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et pour améliorer la qualité de vie, nous devons encourager l’utilisation de modes de transport durables comme le développement de pistes cyclables, de zones piétonnes et du rail.
L’aménagement réfléchi du territoire doit favoriser l’intégration des transports publics et des espaces verts et réduire la nécessité de déplacements motorisés. Cela implique également de réglementer le transport des marchandises au plan national et international en imposant l’usage du rail pour les distances moyennes et longues.
Il est impératif d’agir pour créer un réseau de transport efficace, durable et équitable, en plaçant le bien-être des citoyens et la protection de l’environnement au cœur des priorités.
L’urbanisation massive représente un défi majeur pour nos sociétés modernes, entraînant des problèmes sociaux, environnementaux et économiques pressants. Dans un contexte de croissance démographique et de pression sur les ressources, il est crucial de repenser notre approche de l’aménagement du territoire.
La densification entraîne congestion des transports, difficultés d’accès aux services publics et manque d’espaces verts. Ces problèmes nuisent à la qualité de vie des habitants. Il est donc impératif d’adopter des politiques d’aménagement qui privilégient la durabilité et la qualité de vie. L’équilibre entre les territoires doit être privilégié plutôt que d’opter pour une expansion qui se concentre sur certains axes économiques comme l’arc lémaniques rendant l’accès à l’emploi et aux services de santé difficile pour les personnes qui en sont éloignées.
Un aménagement planifié doit garantir l’accès équitable aux services essentiels pour tous les citoyens et non satisfaire à la logique de profit des investisseurs et promoteurs. Les ressources doivent donc être réorientées vers des infrastructures publiques robustes et accessibles.
Une densification excessive conduit à la destruction des écosystèmes et à la réduction des espaces naturels et le grignotage des terres agricoles au profit de nouveaux quartiers résidentiels.
L’aménagement du territoire doit intégrer la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles tout en permettant une production agricole écologique. Cela implique des politiques qui incorporent régénération urbaine, création d’espaces verts et reforestation avec développement d’une agriculture respectueuse de la nature pour un environnement sain.
Nous devons donc promouvoir des solutions durables favorisant la coopération entre habitants, collectivités locales et acteurs économiques. Cela peut inclure des initiatives de co-création d’espaces publics et le développement de modèles d’habitat participatif. En intégrant les habitants dans le processus d’aménagement, nous pouvons bâtir des lieux qui répondent à leurs besoins tout en respectant l’environnement.
La collectivité doit intervenir dans le secteur du logement en construisant des logements à loyer modéré pour contrer la hausse continue des loyers. Le droit de préemption, soutenu par la population, doit être utilisé pour sortir du marché les biens essentiels, tels que les terrains et immeubles nécessaires à une vie digne pour tous. En agissant ainsi, l’État peut garantir que ces ressources soient préservées au service de l’intérêt public, et non réservées aux seules logiques spéculatives. Cela permettrait de garantir un logement accessible à tous, tout en renforçant la cohésion sociale et la mixité économique et des quartiers.
Pour éviter la ségrégation spatiale de la population, Il est de notre responsabilité collective de repenser notre façon d’habiter et de gérer nos espaces. Nous devons mettre en place des politiques qui privilégient la durabilité, l’accès égal aux services et la préservation de notre patrimoine naturel pour construire une société plus juste.
Le système judiciaire actuel souffre de nombreuses lacunes qui le rendent inefficace, inégal et souvent injuste. La justice, pourtant pilier fondamental de l’État de droit, doit être réformée en profondeur pour garantir une véritable égalité des citoyens devant la loi et mettre fin aux privilèges des élites économiques et politiques.
Il est donc impératif de démocratiser la justice. Cela passe par une plus grande transparence dans les processus judiciaires et un accès facilité pour les citoyens, y compris pour ceux issus des milieux défavorisés. Le coût de la justice est prohibitif pour beaucoup, créant une situation où seule une minorité aisée peut véritablement se défendre. Il est essentiel de réformer le système de l’aide juridictionnelle pour qu’il couvre plus largement les besoins des citoyens.
La formation et la sensibilisation des juges doivent être repensées pour garantir qu’ils soient en phase avec les réalités sociales actuelles. Trop souvent, les décisions judiciaires semblent déconnectées des problèmes réels auxquels font face les citoyens ordinaires. Les membres de la magistrature doivent être mieux formés sur les questions sociales, économiques, et environnementales.
La réforme doit aussi porter sur la lutte contre l’influence au sein du système judiciaire. Il est intolérable que des jugements puissent être subordonnés à des considérations politiques ou économiques. Un contrôle strict des interactions entre les acteurs économiques et politiques et les magistrats est nécessaire pour garantir une indépendance réelle de la justice.
La justice pénale, en particulier, doit être repensée. L’accent doit être mis sur la réhabilitation plutôt que sur la répression systématique. Les peines alternatives à la prison doivent être encouragées pour les infractions mineures, avec un suivi renforcé des mesures de probation et de réinsertion. Le système carcéral, qui est actuellement surchargé, doit être allégé en favorisant des politiques plus humaines et axées sur la réintégration des détenus dans la société.
Il est essentiel d’adapter la justice aux nouvelles réalités numériques. La cybercriminalité et la protection des données personnelles doivent être des priorités. La justice doit se moderniser pour pouvoir répondre efficacement aux défis posés par les nouvelles technologies.
La réforme du système judiciaire doit viser une justice plus accessible, plus transparente, plus indépendante et plus en phase avec les défis de notre époque. Il est temps de restaurer la confiance des citoyens dans un système qui doit être au service de l’intérêt général et non des intérêts privés.
Notre vision de la paix est ancrée dans la tradition de neutralité, s’opposant à toute résolution des conflits par la force. Les ressources de notre société doivent être investies dans l’éducation, la santé et le bien-être, et non dans la préparation à la guerre.
Nous plaidons pour une nouvelle ère de détente et de désarmement, où les conflits sont résolus par la diplomatie et la coopération internationale.
La sécurité doit être redéfinie non comme une nécessité d’armement, mais comme une garantie de conditions de vie pour chaque Etat. Les alliances doivent respecter les principes de la Charte des Nations Unies et se concentrer sur des objectifs de paix et de développement durable.
Une politique étrangère axée sur la paix doit aussi s’accompagner d’un engagement ferme envers la justice sociale et les droits humains, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières. Nous avons besoin d’une coopération mondiale pour relever les défis communs, sans céder aux logiques de guerre qui conduisent à la destruction.
Nous devons également dénoncer les guerres économiques, souvent menées au nom des intérêts des puissants et contre le néolibéralisme qui exploite les ressources des pays en développement. Il est impératif de bâtir une paix juste, qui ne se contente pas de l’absence de guerre, mais qui favorise l’équité et la dignité pour tous les peuples.
Dans cette perspective, la justice écologique est un pilier essentiel d’une paix durable. L’exploitation des ressources naturelles et des travailleurs des pays du Sud par les économies du Nord perpétue des rapports de domination et alimente les conflits. Il est urgent d’instaurer un modèle économique qui respecte les peuples et l’environnement, garantissant aux pays du Sud les moyens de se développer sans subir les effets dévastateurs du pillage des ressources et des changements climatiques. Comme la paix véritable est illusoire sans justice sociale, c’est en répondant aux causes profondes des conflits que nous pourrons espérer construire un avenir pacifique. Il est essentiel de travailler à la réconciliation des communautés et de promouvoir un dialogue qui tisse des liens de confiance.
Les médias doivent être libérés des contraintes de l’argent et de la censure, devenant des outils de transparence et de vérité. Cela implique de soutenir les médias et les journalistes indépendants car la démocratie nécessite une information libre, accessible et participative. Mais notre paysage médiatique est menacé par la concentration économique entre les mains de quelques entreprises empêche une pluralité des opinions, compromettant la liberté d’expression. La privatisation des médias et la relégation dans la marginalité ou le discrédit des voix minoritaires créent des obstacles à l’accès à l’information et de nombreux citoyens en sont exclus, privant ainsi la société d’une information diversifiée.
Ce système économique favorise les discours dominants et invisibilise les perspectives alternatives, sapant ainsi la démocratie, et fait que les médias non conformistes subissent des pressions économiques et politiques qui restreignent leur audience, voire menacent leur existence. La conformité réduit l’éventail de l’information et limite la capacité des journalistes à exprimer des points de vue critiques.
Il est crucial de défendre la diversité médiatique et de soutenir des initiatives locales et des médias indépendants des grandes entreprises. Cela inclut la promotion de plateformes qui donnent une voix aux groupes sociaux sous-représentés.
Des mesures doivent être prises pour limiter la concentration des médias et promouvoir un modèle de financement direct des citoyens. Cela doit permettre d’améliorer la qualité de l’information et d’assurer que toutes les voix participent à la formation de l’opinion publique.
Il est essentiel de garantir la liberté d’expression et un accès équitable à l’information. Un environnement médiatique diversifié renforce notre démocratie et favorise une société plus juste.
Toute initiative est bonne car chaque geste compte dans la construction d’un avenir plus juste et libre. Toute contribution aussi modeste et limitée soit-elle compte dans l’effort collectif et elle sera plus que la bienvenue et toujours reconnue. Vous pouvez vous engager pour participer à des campagnes pour des élections, des référendums et des initiatives populaires ou en soutenant des politiques publiques qui reflètent nos besoins collectifs. Mais l’engagement ne s’arrête pas là !
Les actions non institutionnelles offrent une voie plus directe et souvent plus percutante. Nous pouvons manifester, soutenir ou organiser des grèves ou encore boycotter des entreprises et produits qui ne respectent pas nos valeurs ainsi que rejoindre des mouvements sociaux pour occuper symboliquement des espaces publics ou utiliser les réseaux sociaux pour sensibiliser, rassembler et organiser des campagnes de sensibilisation, de protestation ou de mobilisation (hashtags, pétitions en ligne, etc.). Parfois, la désobéissance civile s’avère nécessaire pour contester des injustices flagrantes et exprimer nos idées à travers des démonstrations artistiques ou des protestations ciblées et spontanées.
Sans oublier toutes les contributions possibles à l’éducation populaire qui vise à partager des savoirs pour émanciper, sensibiliser et outiller les individus, en favorisant la participation et la réflexion critique sur les enjeux politiques et sociaux (cinéma, débats, conférences, ateliers, etc.).
Selon les moyens, les compétences et les disponibilités de chacun, toute action, institutionnelle ou non, contribue à bâtir un monde où la justice, l’égalité et la démocratie sont au cœur de nos vies. Que vous agissiez au sein des institutions ou en dehors, votre implication est essentielle pour transformer la société.
La lutte pour la justice sociale est cruciale dans une société où les inégalités s’aggravent et où la concentration des richesses s’accentue comme jamais depuis un siècle.
Bien que s’efforçant de construire une vie meilleure pour elles-mêmes et leurs familles, toujours plus de personnes salariées se retrouvent piégées dans une précarité croissante. Loin d’être respectées pour leur travail, elles font trop souvent face à des conditions de vie de plus en plus incertaines
Les perspectives pour la jeunesse s’annoncent sombres car les promesses d’une économie sociale de marché sont devenues une illusion faisant que le statut social des parents détermine toujours plus l’avenir. Chaque enfant a droit à des chances égales pour réaliser son potentiel, un droit que nous devons défendre avec vigueur. Nous ne pouvons donc plus accepter une société où ceux qui naissent dans la richesse bénéficient d’avantages injustes, tandis que d’autres luttent simplement pour exister. Ainsi, nous voulons que l’émancipation personnelle ne dépende plus de l’héritage, mais des efforts, du travail avéré et des mérites réels de chacune
Pendant que les multinationales continuent de distribuer des dividendes record, les contributions de l’aide sociale augmentent de manière continue. Ce paradoxe met en lumière une réalité injuste : salariés et petits entrepreneurs qui travaillent dur se voient menacés par la précarité.
L’émancipation sociale ne peut être complète sans s’attaquer aux discriminations qui fragmentent les classes moyenne et populaire. Celles et ceux qui les subissent en raison de leur genre, leur origine ou leur religion voient leur vie dégradée tout en servant à nous diviser et affaiblir notre capacité à défendre nos intérêts et nos droits collectifs. Plutôt que de voir ces luttes comme séparées, nous affirmons qu’il est nécessaire de s’organiser ensemble pour garantir à toutes et tous une société où chacun est reconnu et respecté. Nous défendons une égalité réelle qui passe par l’accès au travail, au logement et à l’espace public sans discrimination. Nous refusons que des logiques identitaires détournent notre regard sur les véritables rapports de force économiques et sociaux qui façonnent nos vies. C’est par la solidarité et l’action collective que nous construirons une société où la dignité de chacun prime sur les divisions artificielles.
Notre vision est celle d’une démocratie véritable, où l’égalité des chances est garantie par des salaires à la qualification, des emplois stables et des conditions de travail décentes. Toutes les travailleuses et tous les travailleurs méritent reconnaissance et respect. Nous plaidons pour le renforcement des conventions collectives et pour un soutien inébranlable aux droits des travailleurs.
Par conséquent, il est impératif d’établir un État social solide qui préserve la dignité des individus face aux aléas de la vie en garantissant l’accès à la santé, au logement et aux soins.
Le système fiscal doit être réformé en profondeur pour alléger la charge des plus faibles et s’assurer que les plus fortunés et les grandes entreprises contribuent équitablement à la collectivité.
C’est en investissant dans nos communautés et en fournissant un accès égal à l’éducation, à la santé et à des opportunités professionnelles que nous bâtirons une société plus juste.